Publié dans Société

Esclavage moderne et sexuel à Toamasina - Fin de carrière pour un « gourou »

Publié le vendredi, 28 avril 2023

L’affaire est survenue à Ambolomadinika, Parcelle 13/36,Toamasina, où un « mpimasy » ( gourou) venait de faire l’objet d’une arrestation par la brigade criminelle, hier matin. En cause, l’individu répondant au nom de D.R. serait à l’origine du calvaire d’une vingtaine de jeunes femmes de la capitale économique du pays. Et cela dure depuis des années. Une situation vraiment intenable qui a fini par pousser les victimes à porter plainte pour de nombreux motifs : esclavage moderne à connotation sexuelle, mais aussi une emprise psychique et spirituelle totale des concernées par ce « gourou ». Les victimes se plaignent également d’une agression sexuelle, de pression morale et surtout d’une incitation à se prostituer.

Pour parvenir à son funeste objectif, celui de convaincre et amadouer ses victimes, le « mpimasy » les appâte dans Facebook. Et il use de tous les moyens et autres stratagèmes pour attirer une fille dans son piège. Une fois que la victime mord à l’hameçon,  l’homme abuse finalement et littéralement de celle-ci. Et le « mpimasy » n’attend plus que cette occasion, c’est-à-dire le fait que sa proie passe chez lui pour que cette dernière soit entièrement à sa merci. Outre les relations charnelles auxquelles la fille est continuellement assujettie, elle lui est moralement aussi astreinte, sinon totalement dépendante de son bourreau. Les victimes semblaient donc n’être plus dans leur état normal. 

C’est à ce moment que ces pauvres femmes deviennent les jouets de ce gourou, car parfaitement soumises à sa volonté et à ses fantasmes sexuels. Bon nombre de ces jeunes femmes quittent le foyer parental, sinon divorcent simplement pour suivre et vivre avec le gourou. Si l’une d’elles commencent à réaliser sa déchéance, il la menace. 

Car après qu’il abuse de ces descendantes d’Eve, le gourou les pousse finalement à se prostituer et les hommes riches et autres individus haut placés locaux sont leurs clients. Mais ce qui est le plus inadmissible, du moins aux yeux des victimes, c’est que l’argent de la prostitution va, non pas dans les poches de ces pauvres filles, mais plutôt et directement dans celles de…. D.R. « Nous ne voulons pas que les autres femmes subissent ce que nous avons enduré », déclare l’une des victimes de ce mpimasy. 

Heureusement pour les plaignantes, elles ont toutes les preuves pour pouvoir attaquer leur bourreau. Parmi ces preuves, mentionnons, entre autres les manuscrits et autres enregistrements sonores comportant les menaces à leur endroit. 

Mais ce n’est pas tout. Beaucoup de personnes du pays ou installées à l’étranger auraient été aussi victimes de l’escroquerie de D.R.  De leur côté, de nombreux « mpimasy » ont désapprouvé le comportement de D.R. Des associations regroupant des traditionalistes l’ont déjà évincé de son statut de membre actif.

Enfin, le bruits circulent que les tractations en vue de pencher la balance en faveur de D.R, seraient déjà en marche. Naturellement, ce sont ceux qui ont l’habitude de faire provision de « chairs », pas tellement fraîches de chez ce gourou, qui chercheraient ainsi à prendre sa protection. Enfin, les journalistes d’investigation de la ville de Toamasina, et qui suivent de très près cette affaire, auraient déjà reçu également des menaces. Du coup, l’opinion locale tire la sonnette d’alarme à l’endroit des autorités compétentes et aussi les organisations des droits de la femme puisque les agissements de ce « mpimasy »,  sont vraiment inadmissibles.

 

F.R/Kamy

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Editorial

  • Vouée à l’échec ?
    Le pays est en plein chantier d’élaboration d’une nouvelle Stratégie nationale pour la lutte contre la corruption (et l’impunité), la SNLCC. Celle qui est en vigueur arrivera à son terme à la fin de l’année en cours après dix ans de mise en œuvre dans la bataille contre cette « ennemie » apparemment imbattable. Mise en selle en 2014, la SNLCC actuelle finira sa course incessamment. Mi-figue, mi-raisin, le bilan de la décennie de la Stratégie nationale de lutte contre la corruption balance entre un échec et une réussite. Le Comité pour la sauvegarde de l’intégrité (CSI) se trouve dans l’embarras pour traduire la situation exacte. Sahondra Rabenarivo, la présidente du CSI, déplore plus d’une fois l’existence de certains facteurs de blocage dans le processus normal de la lutte contre la corruption. Il existe un dysfonctionnement perçu comme un frein au bon déroulement du système de lutte contre la corruption.

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